Il existe un important déficit de données permettant d’analyser la pratique sportive étudiante. En effet, les données nationales s’intéressent peu aux étudiants en tant que tels, et davantage à la classe d’âge des « jeunes » de 15/24 ans ou de 15/29 ans dont ils font partie, avec d’autres jeunes suivant ou non des études.
Il faut donc se tourner vers les établissements pour disposer de données plus précises concernant les étudiants. Toutefois, les modalités de recueil des données varient d’un établissement à l’autre et ne permettent pas à ce stade un récolement national.
En outre, certaines des enquêtes menées ne sont pas reconduites dans le temps. De fait, le niveau national ne dispose pas d’une vision globale sur la pratique sportive étudiante car il n’existe pas à ce jour de données précises et régulières qui permettraient un réel pilotage des politiques publiques.
Les chiffres indiquent néanmoins que les étudiants sont plutôt bien positionnés en termes de pratique physique et sportive. Ainsi, globalement, la tranche d’âge à laquelle appartient la population étudiante, soit les 15/24 ans, déclare dans sa très grande majorité pratiquer une activité sportive. En outre, les étudiants déclarent exercer une activité sportive de manière sensiblement plus élevée que les autres catégories de population ; ainsi en 2018, 89 % des étudiants ont pratiqué une activité sportive au cours des douze derniers mois, soit un taux légèrement supérieur à la moyenne des 15/24 ans.
Ces bons résultats doivent toutefois être relativisés à l’observation des données détaillées, car seuls 60 % environ des étudiants déclarent pratiquer régulièrement une activité sportive. Ainsi, autour de 40 % des étudiants seraient concernés par un niveau d’activité physique éloigné des préconisations internationales, comme celles de l’organisation mondiale de la santé.
La sédentarité, distincte du manque d’activité physique, correspond au temps passé assis ou allongé dans la journée, hors temps de sommeil. Être assis pendant des périodes prolongées et ininterrompues comporte des risques importants pour la santé tels que les maladies cardiovasculaires, les cancers du côlon, du poumon et de l’endomètre, le diabète de type 2, l’anxiété et la dépression.
Ces effets délétères du temps passé assis sont accentués par une faible pratique d’activité physique et atténués par la pratique de temps élevés d’activité physique quotidienne d’intensité au moins modérée. Il a par ailleurs été montré l’effet bénéfique sur la santé des interruptions fréquentes du temps passé assis. Les professionnels travaillant dans un bureau sont particulièrement concernés par une sédentarité élevée.
En outre, la sédentarité peut être accrue dans le cadre du télétravail qui s’est largement développé ces dernières années. La mise en place d’interventions visant à réduire et interrompre la sédentarité dans le cadre du travail de bureau est apparue une nécessité de santé publique.
Un nombre croissant d’études sur le sujet de leur efficacité ont de ce fait été menées depuis une dizaine d’années. Les résultats de ces études sont synthétisés dans ce rapport.
Quand on invite les parents à classer les risques pesant sur la santé de leurs enfants, l’inactivité physique et la sédentarité n’arrivent qu’en 11e place sur 12 dangers potentiels. La bombe à retardement, pour reprendre l’expression du rapport parlementaire Verhaeghe-Juanico, est pourtant prête à exploser. Ce Report Card (RC) 2022, qui évalue à la fois les niveaux d’activité physique et de sédentarité des enfants et adolescents français et les actions engagées par les acteurs du domaine, est extrêmement riche d’enseignement… et source d’inquiétude.
Autorité publique indépendante à caractère scientifique, la Haute Autorité de santé (HAS) a pour objectif de développer la qualité dans les champs sanitaire, social et médico-social, au bénéfice des personnes. Elle travaille aux côtés des pouvoirs publics dont elle éclaire la décision, avec les professionnels pour optimiser leurs pratiques et organisations, et au bénéfice des usagers dont elle renforce la capacité à faire des choix.
Le Centre de collaboration nationale sur les politiques publiques et la santé (CCNPPS) vise à accroître l’expertise des acteurs de la santé publique en matière de politiques publiques favorables à la santé, à travers le développement, le partage et l’utilisation des connaissances. Le CCNPPS fait partie d’un réseau canadien de six centres financés par l’Agence de la santé publique du Canada. Répartis à travers le Canada, chacun des centres de collaboration se spécialise dans un domaine précis, mais partage un mandat commun de synthèse, d’utilisation et de partage des connaissances. Le CCNPPS est hébergé à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), un chef de file en santé publique au Canada.