Introduction
L’asthme est la maladie respiratoire la plus fréquente touchant 7% de la population adulte et 14% des enfants (chiffre sous-évalué).
La majorité des patients asthmatiques bien contrôlés peuvent avoir une vie normale et physiquement active et même pratiquer sous conditions un sport de haut niveau. Les exacerbations sont parfois saisonnières et concernent principalement les pics de pollens au printemps pour l’asthme allergique et la période hivernale pour les infections respiratoires.
Objectifs thérapeutiques :
L’activité physique adaptée comme thérapeutique non médicamenteuse pour :
- Développer la capacité respiratoire,
- Augmenter la tolérance à l’effort en réduisant la dyspnée d’effort,
- Augmenter le nombre de jours sans symptômes.
Evidences
Le sport est recommandé pour les asthmatiques (sauf asthme d’effort), car il permet de développer les capacités cardio-pulmonaires et musculaires et d’éviter le remodelage bronchique due à l’asthme.
Cependant, l’inhalation d’air froid et sec, lors de l’effort ou de la récupération, peut être à l’origine de crises de bronchoconstriction. Certains médicaments, comme les bronchodilatateurs bêta-2 mimétiques de longue durée d’action ou les antileucotriènes, permettent de prévenir ces réactions de l’effort.
A préciser aux patients
L’exercice physique peut être un facteur déclenchant de bronchospasme induit par l’exercice, qui survient très souvent chez un asthmatique pour lequel l’effort est un facteur déclenchant par l’hyperventilation avec un air froid et sec. La meilleure prévention est la réalisation d’un échauffement plus long selon le principe d’alterner des petites foulées et des temps de pseudo récupération et si besoin la prise d’un bronchodilatateur avant l’exercice.
Points d’alerte avant de prescrire
- Réalisation d’un bilan fonctionnel respiratoire et surveillance des CI cardiovasculaires avant la prescription d’efforts à intensités élevées.
- Seules les personnes développant un asthme sévère persistant non contrôlé doivent bénéficier d’une ETP, d’une réadaptation respiratoire et une prise en charge en ALD.
- L’abstention de pratique doit être la règle en cas de forte pollution atmosphérique ou par temps froid ,ou en cas de brouillards ou à l’opposé un temps trop chaud.
- Conseiller l’arrêt du tabac et si non possible, ne pas fumer deux heures avant et après l’effort.
- Répondre aux difficultés géographiques, matérielles et financières.
- S’assurer d’un bon accueil motivationnel.
Prescrire ou conseiller
Tous les efforts de type aérobie à 60% des capacités du patient, de force et d’endurance musculaire en évitant les intensités élevées sans entrainement préalable.
Pensez à préconiser de bouger plus au quotidien en valorisant l’endurance : la mobilité active à pied ou en vélo, la montée des escaliers de son immeuble ou dans les centres commerciaux, ainsi que les activités de loisirs ou sportives éventuellement en section sport santé.
Prévenir le professionnel encadrant
Demander un premier bilan d’évaluation afin de parfaire la prescription initiale.
Préciser avec un langage commun et dans le cadre du secret professionnel partagé les attentes, les précautions de pratique et le délai de retour d’expérience afin de vérifier l’atteinte des objectifs (3 mois).
S’assurer que le patient, lors de la séance d’APA, possède dans ses affaires les médicaments préventifs et en particulier un spray bronchodilatateur.
Prévenir du risque d’asthme d’effort favorisé par un temps froid et sec, la présence d’une pollution atmosphérique et/ou un effort trop brutal sans échauffement préalable.
L’encadrant doit savoir faire la différence entre un asthme d’effort et la bronchoconstriction induite par l’hyperventilation lors de l’effort.