Introduction
En France, la dépression affecte 3 millions de personnes dont 60% de femmes. Elle est fréquente et sous-diagnostiquée, notamment chez les patients souffrant d’une maladie chronique et chez les personnes âgées.
Les interrelations marquées et complexes entre troubles dépressifs et maladies chroniques ont des implications importantes dans la gestion des maladies chroniques et pour le traitement de la dépression. L’isolement social qui est la règle peut être amélioré par une proposition d’APA en groupe.
Objectifs thérapeutiques :
L’activité physique adaptée comme thérapeutique non médicamenteuse pour :
- Réduire les bouffées anxieuses en évitant pour les syndromes mineurs la prise de médicaments,
- Pour les syndromes mineurs le passage au stade d’épisode dépressif majeur,
- Donner du plaisir afin de rétablir la connexion vers une vie paisible et heureuse,
- Pour les syndromes dépressifs majeurs rétablir l’estime de soi en diminuant les traitements médicamenteux,
- Amélioration de la condition physique pour tous les stades de la maladie et diminuer les risques de récidives.
Evidences
La maladie dépressive est par elle-même source de fatigue, de perte de plaisir, d’indécision et de démotivation. Les troubles du sommeil associés apportent une fatigue physique et morale qui répondent parfaitement à la pratique de l’activité physique.
Le patient souffrant de dépression est susceptible d’avoir un comportement d’isolement à l’origine d’une réduction de son activité physique et d’un déconditionnement physique secondaire qui aggrave encore ses symptômes dépressifs et dégrade sa qualité de vie.
A préciser aux patients dépressifs
L’APA doit être privilégiée en groupe et dans une association de proximité afin de rompre l’isolement social.
Préciser que les activités comme le tai chi, le Qi Gong, le yoga, la gym douce ou l’aquagym peuvent dans un premier temps favoriser la diminution de la dépression mais que dans un second temps il faudra retravailler la condition physique avec des séances d’endurance adaptée.
Points d’alerte avant de prescrire
- Les comorbidités et les tendances suicidaires associées,
- Surveiller toute prise de poids dans le cadre d’un trouble du comportement alimentaire (boulimie) ou à l’inverse de perte de masse (sarcopénie) dans l’anorexie,
- Répondre aux difficultés géographiques, matérielles et financières,
- S’assurer d’un bon accueil motivationnel afin de pérenniser les pratiques.
Prescrire ou conseiller une modification thérapeutique du mode de vie
- Toutes les activités en groupe de type « relaxation »,
- Tous les efforts de type aérobie sécurisés qui sollicitent la contraction du maximum de muscles du corps et les efforts de souplesse avec relaxation,
- Augmenter les activités physique au quotidien en favorisant les sorties à pied afin de faire ses courses. 30 minutes par jour de marche au minimum.
Prévenir le professionnel encadrant
- Demander un premier bilan d’évaluation afin de parfaire la prescription initiale.
- Préciser avec un langage commun et dans le cadre du secret professionnel partagé les attentes, les précautions de pratiques et le délai de retour d’expérience afin de vérifier l’atteinte des objectifs (3 mois MAIS délais raccourcis à la carte).
- Les séances de groupe seront favorisées avec un temps de parole si possible autour de jeux « physiques » en prenant un autre participant comme partenaire de l’effort.
- Les programmes de marche en groupe, le yoga, le Qi Gong, le Tai chi etc. ont des bénéfices rapportés dans le traitement de l’anxiété et de la dépression.
- Terminer systématiquement par un temps de relaxation.
- Attention aux fausses euphories qui masquent un mal plus profond qui peut conduire au suicide.
- Définir avec le patient des objectifs « SMART » (SMART = Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réalisable, Temporellement défini).