Introduction
En France, la prévalence du diabète sous traitement médicamenteux est à 4,67 % de la population, soit environ 3 millions de personnes or la mortalité est augmentée chez les personnes porteurs d’un DT2. Après 65 ans, cette prévalence est de 16 %.
Le diabète de type 2 se développe progressivement et de façon asymptomatique. Ceci peut entraîner un retard au diagnostic aggravant la prévalence des complications. La sédentarité est un facteur de risque évitable du DT2. Il faut savoir que 6 ans d’APA et de mobilités actives bien conduits contribuent pendant 14 ans à agir favorablement sur les déterminants de santé (Professeur Martine Duclos).
Objectifs thérapeutiques :
L’activité physique adaptée comme thérapeutique non médicamenteuse pour :
- Améliorer l’insulino sensibilité par une meilleure utilisation du glucose par le muscle afin de diminuer les traitements médicaux,
- Abaisser de façon durable l’HbA1c (objectif baisse de plus de 0,6 à 1%) car 1% de baisse apporte une réduction significative des complications.
Evidences
L’APA régulière qui contribue à faire baisser la glycémie en la contrôlant, en association avec une alimentation adaptée, est le traitement de première intention du DT2, et permet de réduire le recours aux traitements hypoglycémiants oraux et à l’insuline.
De nombreuses études ont montré que le changement de mode de vie incluant une activité physique régulière (150 minutes par semaine d’activité physique aérobie modérée à intense) et la réduction de la consommation alimentaire de graisses retardaient la survenue d’un diabète de type 2.
Lors de la pratique durable de l’APA on note une diminution de la masse grasse viscérale et sous-cutanée abdominale qui est bien corrélée avec la baisse de la glycémie et de l’insulinémie.
Une évaluation médicale minimale est recommandée avant de faire commencer ou d’augmenter une APA d’intensité au moins modérée.
A préciser aux patients porteurs d’un DT2
- Au quotidien il est conseillé d’interrompre des périodes assises prolongées par au moins 10/15 minutes de marche en post prandial après chaque repas (3 fois par jour).
- Demander de faire tous les jours une activité physique dont au minimum marcher 30 minutes.
- Proposer un objectif de 30 000 pas par semaine (aide d’une Appli ou podomètre).
Points d’alerte avant de prescrire
- Absence d’ATCD d’hypoglycémie sévère lors d’un effort ou au travail,
- Comorbidités dont l’obésité, TA non contrôlée, néphropathies sévères ou rétinopathie,
- Mal perforant plantaire,
- Répondre aux difficultés géographiques, matérielles et financières,
- S’assurer d’un bon accueil motivationnel.
Prescrire ou conseiller une modification thérapeutique du mode de vie
Tous les efforts de type aérobie sécurisés qui sollicitent la contraction du maximum de muscles du corps en augmentant significativement les dépenses d’énergie. L’endurance sera proposée à + de 50% de la VO2Max soit effort de type modéré avec en complément des séances de « résistance » et de travail contre résistance (tonus musculaire). A noter que plus le patient bouge plus il potentialise les effets bénéfiques de l’APA.
Pensez à préconiser de bouger plus au quotidien en valorisant : la mobilité active à pied ou en vélo, le jardinage, le bricolage, le ménage, la visite de musées ou d’espaces verts, la montée des escaliers de son immeuble ou dans les centres commerciaux, ainsi que les activités de loisirs ou sportives éventuellement en section sport santé. Fixer des objectifs de mobilité avec une Appli comme Start’R by IRBMS est un élément motivationnel reconnu.
Prévenir le professionnel encadrant
Demander un premier bilan d’évaluation afin de parfaire la prescription initiale. Faire le relevé du poids, IMC et tour de taille.
Préciser avec un langage commun et dans le cadre du secret professionnel partagé les attentes, les précautions de pratiques et le délai de retour d’expérience afin de vérifier l’atteinte des objectifs (3 mois).
Le professionnel encadrant apportera toutes les précisions souhaitables sur l’alimentation, l’apport glucidique et l’hydratation avant, pendant et en post effort.
Conseiller le port de chaussures adaptées et confortables ayant de bonnes semelles protectrices, le port de chaussettes est obligatoire.
Demander une augmentation du temps et/ou de l’intensité de l’effort toutes les 5 séances (FITT).
S’assurer des bonnes conduites à tenir en cas d’hypoglycémie.