Introduction
L’insuffisance cardiaque chronique (ICC) est une maladie chronique de plus en plus fréquente du fait du vieillissement de la population, de l’augmentation des facteurs de risque cardiovasculaire dont la sédentarité et l’obésité et de l’amélioration des traitements des pathologies cardiaques, en particulier de la maladie coronarienne. En France, la prévalence de l’ICC est évaluée entre 2,3 % et 3,6 % de la population adulte (soit entre 1,1 et 2 millions de patients) et augmente de manière importante après 75 ans (plus de 10 %), surtout du fait de l’augmentation de l’ICC à fraction d’éjection préservée. Repérer précocement ICC est un enjeu de santé publique.
Objectifs thérapeutiques :
L’activité physique adaptée comme thérapeutique non médicamenteuse pour :
- Réduire la progression de l’insuffisance cardiaque avec une diminution de la dyspnée en améliorant l’adaptation à l’effort.
- Réduire les ré hospitalisations et augmenter l’espérance de vie.
Evidences
Accompagnez votre patient pour l’aider à arrêter le tabac.
L’inactivité physique et la sédentarité aggravent le pronostic des patients atteints d’ICC et augmentent leur mortalité prématurée.
L’ICC ne se guérit pas mais il est prouvé que l’APA en endurance au minimum à 40% de la VO2max apporte une amélioration sur le déconditionnement musculaire et cardiaque.
L’éducation thérapeutique répond au traitement optimal puis l’APA régulière et pérenne qui accompagne une modification des habitudes de vie sédentaire est une thérapie non médicamenteuse idéale.
Pendant très longtemps, la pratique d’AP a été interdite aux patients ICC sous prétexte de laisser « se reposer » un cœur fatigué. Il est maintenant prouvé qu’une AP adaptée n’aggrave pas et même améliore l’évolution d’une ICC stable en proposant des activités à intensité modérée et cela dès les formes débutantes.
A préciser aux patients insuffisants cardiaques
- Au quotidien, il est conseillé d’interrompre des périodes assises prolongées par au moins 2 à 5 minutes de mouvement (3 fois par jour) et de sortir de chez soi en marchant au moins 30 minutes par jour.
- L’amélioration ressentie interviendra après 4 mois de pratique APA.
- Si traitement par anticoagulant il faut limiter les chocs, si statines possibilité de douleur musculo tendineuses, si diurétique gérer la diurèse et surveiller les crampes à l’effort…
- De bien respecter le régime hyposodé en buvant régulièrement de l’eau et non des boissons énergétiques pendant l’effort.
Points d’alerte avant de prescrire
- Déconditionnement musculaire, prise de poids car œdèmes, fatigue musculo dynamique,
- Absence de motivation ou angoisse de l’effort. Réaliser un entretien motivationnel,
- Répondre aux difficultés géographiques, matérielles et financières.
Prescrire ou conseiller une modification thérapeutique du mode de vie
Tous les efforts sécurisés de type aérobie qui sollicitent la contraction du maximum de muscles du corps en stimulant l’adaptation cardiaque.
Pensez à préconiser de bouger plus au quotidien en valorisant : la mobilité active à pied ou en vélo, le jardinage, le bricolage, la montée des escaliers de son immeuble ou dans les centres commerciaux (début progressif : un étage).
Prévenir le professionnel encadrant
Demander un premier bilan d’évaluation afin de parfaire la prescription initiale dont un 6 Minutes Marche.
Préciser avec un langage commun et dans le cadre du secret professionnel partagé les attentes, les précautions de pratiques et le délai de retour d’expérience afin de vérifier l’atteinte des objectifs (3 et 6 mois).
Demander de vous signaler tous les événements évocateurs d’une dégradation de l’adaptabilité cardio musculaire comme le dyspnée, la tachycardie, la toux à l’effort, la fatigabilité musculaire anormale….. ou l’augmentation des œdèmes périphériques.
Fixer des objectifs « SMART » afin de pérenniser la pratique de l’activité physique et le développement des mobilités actives (SMART = Spécifique, Mesurable, Atteignable, Réalisable, Temporellement défini).